Question de H. V. sur Linkedin :
« Je serais fort intéressé de savoir ce que vous pensez du « cupping », dont vous avez sans doute entendu parler récemment (son utilisation par nombre d’athlètes à Rio fait jaser ces temps-ci). Simple phénomène de mode ? Réellement efficace ? »
Qu’en est-il ?
La ventouse, le terme français pour « cupping », est un récipient, habituellement en verre et en forme de cloche, destiné à soigner en induisant une « révulsion » par effet de succion sur la peau (Wikipédia). Certains kinésithérapeutes (on nomme ainsi les physiothérapeutes en Europe francophone) prétendent que « les ventouses permettent de modifier la circulation locale, de décongestionner la zone atteinte, de mettre en mouvement l’œdème et de contribuer à l’homéostasie du tendon qui souffre, tout en atténuant la douleur ».
Et au Québec ?
L’approche est aussi utilisée en Amérique du Nord et même au Québec. La semaine dernière, un de mes clients m’a montré les ecchymoses caractéristiques sur son dos. Celui-ci était très satisfait du traitement et s’était lui-même acheté un « kit » de ventouses avec la pompe… L’efficacité personnelle !
Traitement éprouvé ?
Plus sérieusement, chez mes collègues physiothérapeutes et TRP, le débat fait rage depuis quelques semaines : sérieux ou non, les ventouses ?
Le physiothérapeute et kinésiologue anglais Adam Meaking (blog The sports physio) qualifie sans hésitation ce traitement de stupide.
Il allègue même que la plupart des thérapeutes qui utilisent cette approche ne sont pas des ignares : ils se construisent simplement un certain « capital professionnel » en profitant du fait que ce genre de méthode produit un effet placebo.
Meaking affirme qu’en plus d’être contre toute éthique de la profession, ce genre de pratique contribue à la surmédicalisation et peut même rendre les gens encore plus dépendants des approches passives en traitement de la douleur.
À quand les saignées maintenant ?…