Cessez de m’en parler… que je puisse vivre autre chose. (1e partie)

Par Caroline Jacob, t.r.p., IAC-MPC, ICP-ACC, SRDC
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Je me réveille ce matin et je me retourne dans mon lit pour regarder par la fenêtre, il fait soleil, ce sera une belle journée. Je me surprends à avoir un sentiment de fébrilité en moi – il y a longtemps que j’ai eu ce sentiment. J’ai envie d’essayer quelque chose, je ne sais pas : mettre le nez dehors, prendre une marche dans la neige avec le chien ou peut-être installer quelques lumières de Noël ? À mon rythme, je fais ma toilette et m’habille. Je descends à la cuisine où mon conjoint me demande :
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– Puis, comment a été ta nuit ? As-tu réussi à dormir ?
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Je n’y pensais plus. À contre coeur, je fais un effort volontaire pour retourner me souvenir des détails de cette xième nuit troublée d’insomnie et d’inconfort, de sorte que je puisse répondre à cette question qui m’est posée tous les matins…
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– Difficile, comme d’habitude.
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Après un moment d’hésitation j’enchaîne :
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– Je pensais aller prendre une marche avec le chien et installer des lumières de Noël, c’est une belle journée.
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– T’es certaine? Et si tu glisses?
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– Je n’irai pas loin. Et je verrai pour les lumières.
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Je remarque que ma fébrilité a disparu et a fait place à un sentiment d’inquiétude et de doute. Je fais un effort pour tenter d’ignorer ces sentiments tandis mon fort intérieur supplie à cette fébrilité de réapparaître. Ça m’avait fait du bien. Je me résigne tout en enfilant mon manteau et mes bottes, mes crampons sous les conseils de mon conjoint bienveillant et quitte avec le chien. Une fois dans la rue, je regarde autour de moi. La neige fraîchement tombée est si brillante et le soleil est bon sur mon visage. Je ferme les yeux et rêvasse un peu… pour un instant, il me semble que tout est possible.
– Salut !
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Moi perdu dans un instant de bonheur, je fais un sacré sursaut :
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– Oh ! Bonjour ! Dis-je un peu gênée, à mon voisin qui est venu me rejoindre.
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– Puis comment ça va ? Je te regardais marcher… Retournes-tu au travail bientôt ?
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Nous discutons une quinzaine de minutes. Des délais pour voir mon spécialiste, de l’attente pour certains résultats… J’ai indirectement l’impression de devoir rendre des comptes, de me justifier pour ne pas perdre la face, ne pas perdre ma dignité. Alors que mon voisin retourne chez lui, je me sens vidé. Moi qui devais aller prendre une marche et poser des lumières, j’en ai plus autant envie. Et puis, ma douleur s’est maintenant accentuée. Puis c’est vrai, la rue semble un peu glissante. Je retourne à la maison, après tout je suis allée dehors. Je me reprendrai une autre fois.
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Un temps de réflexion:
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  • Quel impact a eu le discours de la douleur chez cette personne?
  • Comment se serait déroulée cette histoire sans le discours de la douleur ?
  • Comment se manifeste le discours de la douleur dans votre vie et quelle influence a-t-il sur votre état d’esprit, votre humeur et votre capacité de voir les opportunités qui vous permettent de cheminer?

 

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