Churchill, le courage et la douleur

churchill-vSouvent, je souhaite du courage à mes clients aux prises avec les griffes de la douleur persistante.

Et Dieu sait s’ils en ont besoin. La lutte à la douleur chronique est une « première guerre mondiale à un niveau personnel » : c’est une guerre de tranchées, avec de profonds moments de découragement, et on ne sait pas quand le calvaire va se terminer.

Un programme de réadaptation en contexte de douleur chronique, ça fonctionne, mais le progrès n’est pas une pente ascendante vers la libération et le retour à une vie normale.

C’est plutôt une ligne brisée, caractérisée par des chutes vertigineuses au fond de l’abîme du découragement.

Et c’est à ce moment que l’intervenante en douleur chronique est importante, qu’elle soit médecin, physiothérapeute, ergothérapeute, TRP ou kinésiologue. L’intervenant doit être un « coach », c’est à dire qu’il ou elle offrira une aide visant à soutenir le douloureux chronique à travers les épisodes d’exacerbation de la douleur, alors que tout semblait s’améliorer, que tous les espoirs étaient permis …

Un coach, c’est une bouée de sauvetage dans une mer de souffrance …

Churchill

Quelquefois, quand je rencontre mes clients et clientes pour la première évaluation, j’ai presque le goût de leur citer Churchill qui annonçait l’inéluctable à ses concitoyens anglais à l’aube de la Seconde Guerre mondiale : « Je n’ai rien d’autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur. »

C’est bien ça le problème en douleur chronique : le parcours pour la vaincre est tortueux. De plus, contrairement aux Anglais qui avaient la sympathie du monde entier pendant que Londres était bombardée par la Luftwaffe nazie, les douloureux chroniques ne peuvent offrir aucune preuve visible de leur douleur.

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Le succès n’est pas final, l’échec n’est pas fatal, c’est le courage de continuer qui compte.

Winston Churchill

Le vrai courage

Le courage n’est pas un sport de force ou de puissance, c’est un exercice d’endurance. En 1940-1941 les Anglais et Churchill  ont gagné la bataille d’Angleterre non à cause de leur puissance, mais bien grâce à leur endurance et à leur résilience.

Mes clients et clientes, jour après jour, se lèvent le matin pour venir à la clinique accomplir leur programme, et ce, même si souvent toutes les fibres de leur corps supplient de sauter une journée, juste une …

C’est eux, mes vrais héros.

L’angoisse de la douleur

opinion grisLes gens qui souffrent de douleur chronique sont pour la plupart angoissés à cause de l’impossibilité d’agir sur leur douleur.

Ils ne peuvent ni la fuir ni la combattre. C’est l’impossibilité d’agir, ou ce que l’on nomme dans les milieux scientifiques : l’inhibition de l’action.

L’inhibition de l’action

Le biologiste Henri Laborit a écrit «l’inhibition de l’action» en 1979.  : il y écrit que le seul comportement qui reste lorsqu’on ne peut agir ni fuir est la soumission et l’acceptation du statu quo, d’où l’angoisse et l’inquiétude face à l’avenir (ce qui est un calvaire pour les gens prédisposés à l’anxiété car par définition celle-ci est «l’intolérance à l’incertitude») et éventuellement l’apparition d’autres maladies.

C’est la raison pour laquelle une démarche de prise en charge en gestion de la douleur chronique doit être échafaudée sur l’action, c’est à dire une approche active.


L’angoisse survient lorsqu’on ne peut agir, c’est à dire ni fuir, ni lutter.

Henri Laborit, Éloge de la fuite, 1976



opinion grisAutres chroniques

 

Le mouvement est le principe de toute vie

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Les anciens, dont Léonard de Vinci, reconnaissaient l’importance du mouvement et de l’activité physique.

En étudiant ses codex, on constate que celui-ci a peut-être été le premier biomécanicien en étudiant et en intégrant les principes de la physique mécanique à l’anatomie du corps humain.

 

 

En terminant, Léonard sur sa vision de la sédentarité :

Le fer se rouille faute de s’en servir, l’eau stagnante perd sa pureté et se glace par le froid. De même, l’inaction sape la vigueur de l’esprit.

Léonard de Vinci