Il faut bouger pour vaincre la douleur chronique. Par contre il faut le faire correctement car à l’instar d’un médicament, la «dose» (en kinésiologie on parle de charge) doit être bien ajustée car sinon l’exercice physique peut avoir l’effet inverse : elle pourrait empirer le problème. Les experts parlent alors d’effet iatrogénique de l’exercice.
Les personnes souffrant de douleur chronique présentent soit une kinésiophobie, soit un comportement de persistance malgré la douleur.
La kinésiophobie
Les peurs et craintes liées à la douleur entraînent souvent un évitement des activités considérées comme pouvant provoquer ou augmenter la douleur, ou pouvant causer ou aggraver une lésion. On utilise le terme « kinésiophobie » pour définir cette « peur du mouvement ». L’évitement des activités physiques finit par engendrer un déconditionnement physique qui augmente de plus en plus l’intensité de la douleur au fur et à mesure que le temps passe (hypokinésie algogène dans le jargon kinésiologique). L’augmentation de la douleur confirme les craintes de l’individu kinésiophobe qui s’inquiète de plus en plus, bouge de moins en moins et se déconditionne à l’avenant. Celui-ci se retrouve alors coincé dans un cercle vicieux qui aggrave de plus en plus l’incapacité (figure 1).
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Figure 1 : modèle de l’hypokinésie algogène : interaction entre la kinésiophobie, la condition physique et la douleur chonique.
Le CPMD
Contrairement à un individu qui présente un syndrome de peur-évitement face à une douleur persistante (kinésiophobie), certains douloureux chroniques adopteront un comportement tout à fait inverse, c’est à dire un comportement de persistance malgré la douleur (CPMD). Ceux-ci vont persister dans l’effort physique malgré une intensité de douleur qui augmente avec l’effort en question, croyant qu’à la longue ils vont réussir à faire diminuer la douleur.
Malheureusement, c’est exactement l’effet contraire qui se produit. En effet, un système nerveux central (SNC) que l’on «bombarde» avec un signal douloureux finira par devenir de plus en plus sensible et produira une douleur plus tôt lors d’un effort physique ou à une intensité d’effort plus basse. A long terme, le SNC peut devenir de plus en plus hyper-sensibilisé jusqu’au moment où l’exécution de la tâche en question deviendra impossible.
Ajuster la charge physique
L’ajustement de la charge physique (figure 2) est primordial dans un programme de réadaptation en contexte de douleur chronique et doit être fait avant même de débuter le programme d’exercices. La technologie pour ce faire a été développée au cours des 20 dernières années et est maintenant disponible.
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Figure 2 : l’hypokinésie algogène (kinésiophobie), c’est à dire une diminution du mouvement qui engendre une augmentation de la douleur. De son côté l’hyperkinésie algogène (CPMD), c’est à dire une trop grande quantité d’effort physique, entraîne elle aussi une augmentation de la douleur. L’intervention consiste donc à ajuster le niveau d’activité physique (la charge physique) à un niveau optimal pour minimiser la douleur.
Pour le premier principe : cliquez ici
Pour le deuxième principe : cliquez ici
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