La tendinopathie (anciennement tendinite) est une blessure fréquente et la résultante de la surutilisation d’un tendon.
Cinq pratiques à éviter lorsque l’on souffre de tendinopathie :
1) Immobiliser l’articulation
Une tendinopathie ne s’améliore pas avec du repos. Le tendon est un tissu extrêmement sensible au mouvement. En l’absence de mouvement, celui-ci perd très rapidement sa capacité à soutenir les tensions qui lui sont imposées. Le tendon devient de plus en plus fragile et, avec le temps, la pathologie peut évoluer vers une dégradation plus sérieuse du tissu qui peut conduire à la rupture complète du tendon.
Il faut donc stimuler le tendon avec des exercices spécifiques, tout en le protégeant de la surcharge en gérant correctement la douleur durant l’effort.
2) Ignorer la douleur
Persister à utiliser le tendon malgré l’augmentation de la douleur peut sensibiliser le système nerveux central et augmenter l’hyperalgie (une douleur de plus en plus intense pour la même tâche). À force de répéter ce comportement, on aggrave le problème, et la douleur devient chronique. Un programme de réadaptation dans le cas d’une tendinopathie repose sur un système de gestion de la douleur durant l’effort (cliquez ici pour une vidéo sur ce sujet).
3) Étirer le tendon
La professeure Jill Cook, considérée par plusieurs comme l’autorité mondiale en matière de tendinopathie, affirme qu’étirer le tendon augmente les forces de compression sur celui-ci et la manœuvre peut donc empirer la pathologie.
4) Aller trop vite…
Malheureusement, la réadaptation d’un tendon est la plupart du temps longue et demande patience et discipline. Aucun médicament, infiltration ou autre thérapie passive (manipulation, mobilisation, massage, traitement au PRP) ne guérit une tendinopathie.
Les études démontrent que seul un programme d’exercices prescrit par un kinésiologue, ergothérapeute, physiothérapeute ou thérapeute en réadaptation physique peut rétablir la fonction d’un tendon. Les exercices doivent être personnalisés et leur progression doit être soigneusement contrôlée par ces professionnels de la réadaptation.
5) Être pessimiste
Avec un encadrement étroit et de la persévérance, une tendinopathie finit toujours par guérir. Une fois cette étape franchie, votre professionnel vous élaborera un programme de prévention secondaire, c’est-à-dire un programme d’exercices pour prévenir la récidive.
Bon courage !
Merci à Mme Diane Simard pour la correction des textes 🙂
Pour rester informé sur nos prochaines parutions, inscrivez-vous à l’école de la douleur :
Autres textes relatifs
- Le lien entre la fatigue et la douleur
- L’exercice pour vaincre l’arthrose, partie 2
- L’exercice pour vaincre l’arthrose, partie 1
- L’outil le plus sous-estimé en douleur chronique
- La peur de la rechute en douleur chronique
- Marcher ou courir en contractant les muscles du ventre : oui ou non ?
- La réadaptation par l’exercice
Merci pour ces précieuses informations. Je me suis fais une double fracture malléolaire à la cheville et je me suis blessé le tendon d’achille en le surutilisant pendant un exercice de flexion plantaire. Je n’ai pas retrouvé encore la pleine mobilité de la cheville, donc je fais des exercices d’étirements. Est-ce que le même conseil s’applique pour les étirements dans ce cas? Merci!
J’aimeJ’aime
Oui ; étirements à proscrire : vous devez renforcer le tendon et optimiser la proprioception dans votre cas.
J’aimeJ’aime