L’exercice pour vaincre l’arthrose, partie 1

L’arthrose est une maladie dégénérative qui affecte les articulations et dont les symptômes principaux sont la douleur et la raideur. La gonarthrose (arthrose affectant les genoux), la coxarthrose (arthrose affectant les hanches) et la discarthrose (ou dégénérescence vertébrale, i.e. l’arthrose affectant la colonne vertébrale) peuvent parfois être incapacitantes.

Il est possible de vaincre l’arthrose et de reprendre les activités de la vie quotidienne tout en diminuant, voire en éliminant complètement la douleur. Le moyen de loin le plus efficace est l’utilisation d’une stratégie d’intervention basée sur l’exercice.

 

Les avancées scientifiques des dernières années démontrent que la réadaptation par l’exercice est la seule façon efficace à long terme de traiter cette maladie.

 

Comprendre la maladie

La première étape en réadaptation par l’exercice est de bien comprendre la maladie et ses conséquences. Une compréhension précise de la pathologie en cause et une évaluation clinique de votre état par un ou une professionnel(le) de l’exercice permettront d’élaborer un programme spécifique pour vous.

Fondamentalement, l’arthrose est une dégradation de la qualité de tous les tissus de l’articulation, qui en affecte la structure et le fonctionnement. Le cartilage n’est pas le seul tissu atteint ; les ménisques, les ligaments, la capsule et la membrane synoviales, et même l’os sous-chondral (partie de l’os située directement sous le cartilage) sont atteints.

Avec le temps, l’arthrose déstabilise progressivement l’articulation, ce qui accélère la maladie. L’affection crée donc un cercle vicieux autoentretenu qui aggrave l’incapacité de la personne atteinte et l’entraîne à devenir de plus en plus limitée par cette affectation.

Figure 1 : L’arthrose génère une instabilité de l’articulation qui, elle à son tour, accélère la maladie.

De plus, la douleur ressentie durant les efforts physiques entraîne une hypokinésie, c’est-à-dire une diminution de l’activité physique journalière. Cette hypokinésie cause une réduction de la condition physique et, pour certains, une augmentation du poids corporel. Le déconditionnement et la prise de poids produiront une fatigue accrue lors des activités de la vie quotidienne, qui auront pour effet d’augmenter la douleur : un autre cercle vicieux.

Figure 2 : La douleur conséquente à l’arthrose entraîne une diminution progressive de l’activité physique journalière (l’hypokinésie) qui mène à un déconditionnement physique progressif et à augmentation du poids corporel.

Solutions

Il existe deux types de modalités pour traiter l’arthrose : les modalités passives et les modalités actives. Les deux types de modalités ont leur utilité.

Les modalités passives comprennent les médicaments, les infiltrations, les thérapies manuelles (incluant la chiropraxie et l’ostéopathie), le TENS (Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation) et les thérapies basées sur le chaud et le froid. Ces traitements visent à diminuer la douleur, mais sont temporaires et n’ont pas d’effet direct sur la maladie.

Les modalités actives commandent un engagement direct de votre part et comprennent, outre les exercices thérapeutiques, l’éducation, la psychothérapie et les groupes d’entraide.  Les modalités actives agissent sur les conséquences de la pathologie. L’exercice est la pratique la plus puissante de ces modalités actives, car il contrecarre directement la progression de la maladie en plus d’éliminer progressivement la douleur. Ces formes de traitements sont les seules à avoir un effet à long terme.

 

Au Québec, les intervenants les plus aptes à élaborer un protocole d’exercices dans un contexte de douleur chronique portent le titre de IRDC (intervenants en réadaptation en contexte de douleur chronique).

 

Figure 3 : Modalités d’intervention dans les cas d’arthrose.

 

 

Programme d’exercices

Comme l’arthrose cause une déstabilisation de l’articulation, le but du programme d’exercices est de stabiliser celle-ci. De plus, comme nous sommes en présence de douleur, le programme doit absolument inclure une stratégie de gestion de la douleur à l’effort, sinon même si le programme d’exercices est bien conçu, une mauvaise gestion de la douleur pourrait l’aggraver en hypersensibilisant le système nerveux central (voir le texte sur ce sujet).

 

Les intervenants certifiés IRDC sont justement spécialisés dans les techniques de gestion de la douleur.

 

Dans la suite de cet article, nous verrons la composition du programme d’exercices et nous survolerons les techniques de gestion de la douleur à l’effort dans les cas d’arthrose.


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Merci à Mme Diane Simard pour la correction des textes 🙂