
Fort heureusement, le mal de dos est généralement bénin, et le pronostic de guérison est favorable. Mais il existe certaines situations où un mal de dos peut s’avérer extrêmement grave, et causer des séquelles irréversibles s’il n’est pas pris en charge rapidement. Le syndrome de la queue de cheval, bien que rare, peut causer des symptômes aussi graves que la paralysie et l’incontinence.
Cet article couvre tout ce qu’il faut savoir sur le syndrome de la queue de cheval, depuis le diagnostic jusqu’aux diverses façons d’optimiser la guérison de cette pathologie.
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Débutons par une petite leçon d’anatomie pour mieux comprendre le syndrome de la queue de cheval.

Queue de cheval, c’est quoi? Également appelée “Cauda Equina”, il s’agit d’un faisceau de nerfs ayant la forme d’une queue de cheval, et qui se prolongent vers le bas de la moelle épinière. Cet amalgame de racines nerveuse descend ensuite au niveau des membres inférieurs.
Le rôle de ces nerfs est de fournir la sensation et la force dans les jambes. De même, ils contrôlent la fonction des organes génitaux.
Dans le syndrome de la queue de cheval, la queue de cheval est endommagée pour une raison ou une autre. Il touche environ 1 personne sur 100 000, et constitue entre 2-6% des chirurgies discales¹. Son apparition peut être soit aiguë ou graduelle.
Dans l’apparition aiguë, les symptômes se développent de façon rapide (à l’intérieur de 24 heures). Souvent, on observe une douleur lombaire intense, et des changements au niveau des organes génitaux (par exemple une incontinence urinaire d’apparition rapide). On observe également des changements sensoriels et/ou moteurs au niveau des jambes (comme une perte de sensation ou une paralysie).
Dans sa forme progressive, les symptômes apparaissent après plusieurs semaines ou mois. Ils peuvent être latents et intermittents. Par exemple, une lombalgie associée à des épisodes de sciatiques peuvent être notés. Des changements moteurs tels qu’une difficulté à marcher peuvent être observés, ainsi qu’une réduction de la sensation dans la jambe et une incontinence plus ou moins prononcée.
Diagnostic de syndrome de la queue de cheval
Comment diagnostiquer un syndrome de la queue de cheval?
D’une part, l’historique médical du patient va donner des indices précieux au clinicien. Ensuite, un examen physique complet va orienter vers un diagnostic d’atteinte de la queue de cheval. Parmi les tests cliniques, on compte les tests de sensibilité (dermatomes), myotomes, réflexes, etc.
Ensuite, l’imagerie médicale permettra de confirmer la présence d’un syndrome de la queue de cheval. L’IRM est l’examen de choix pour émettre ce diagnostic, et ainsi planifier le traitement chirurgical conséquent. Il est important de se rappeler que plus tôt le diagnostic sera émis, la plus favorable sera la guérison.

Si vous craignez que votre condition ne soit grave, remplissez ce questionnaire qui vous permettra de dire si votre mal de dos provient d’une atteinte sérieuse: J’ai mal au dos: Est-ce grave?
Lien avec la hernie discale
Quel est le lien entre la hernie discale et le syndrome de la queue de cheval? Une hernie discale lombaire est la cause la plus fréquente de syndrome de la queue de cheval.

Pour info, une hernie discale réfère à réfère à un déplacement du noyau gélatineux à l’intérieur d’un disque qui pousse et transperce la périphérie du disque intervertébral.
En général, une hernie discale n’affecte pas la queue de cheval. En effet, il faut la présence d’une hernie discale relativement massive (et postérieure) pour observer une compression de la queue de cheval. Ce n’est pas le cas de la majorité des hernies discales.
Autres causes de syndrome de la queue de cheval
Bien que la hernie discale constitue la cause principale de syndrome de la queue de cheval, cette pathologie peut apparaître pour diverses raisons. Voici d’autres causes pouvant également provoquer une compression au niveau de la queue de cheval:
- Tumeurs
- Infections (comme l’ostéomyélite)
- Abcès épidural rachidien
- Condition inflammatoire (comme la spondylarthrite ankylosante)
- Canal lombaire étroit
- Spondylolisthésis
- Trauma (accident de voiture, blessure par balle, chute, arme blanche)
- Déformations congénitales chez l’enfant (comme un spina bifida)
- Malformation artério-veineuses
- Complications post-opératoires
Symptômes
Les symptômes du syndrome de la queue de cheval vont varier en fonction des individus atteints. Ils dépendent des nerfs atteints, ainsi que du degré d’irritation ou compression nerveuse.
Parmi les symptômes de syndrome de la queue de cheval, on retrouve:
- Douleur lombaire sévère qui irradie parfois jusqu’aux pieds (de type sciatique ou brûlure)
- Perte de sensation dans les jambes
- Perte de sensation dans la région des organes génitaux (fessiers, adducteurs, haut des cuisses, périnée, anus)
- Engourdissements et/ou picotements dans les jambes
- Perte de force dans une ou deux jambes
- Perte d’équilibre et difficulté à marcher
- Troubles urinaires et/ou fécaux (incontinence, perte de sensation en urinant, rétention urinaire, constipation, difficulté à retenir une selle, etc.)
- Dysfonctions sexuelles et troubles érectiles
Chirurgie du syndrome de la queue de cheval
Une fois qu’on a diagnostiqué un syndrome de la queue de cheval, la chirurgie s’avère le plus souvent le traitement de choix. On prescrit parfois des corticoïdes pour réduire le gonflement qui participerait à comprimer les racines nerveuses.
L’option chirurgicale la plus utilisée est la chirurgie de décompression. Une microdiscectomie lombaire peut être envisagée, ou encore une laminectomie. Quoi qu’il en soit, l’objectif sera d’enlever de la pression sur les nerfs responsables des symptômes du patient.
Peu importe la technique chirurgicale, l’objectif principal sera de corriger les troubles neurologiques. Pour ce faire, on suggère d’opérer à l’intérieur de 24-48 heures où les symptômes apparaissent pour optimiser le pronostic.
Si on retarde trop la chirurgie, des dommages irréversibles pourront malheureusement être observés. Par exemple, il pourrait persister des symptômes tel qu’une paralysie des membres inférieurs et/ou une incontinence urinaire et fécale.
Rééducation post-opératoire
En général, la rééducation après un syndrome de la queue de cheval se veut dans le but de préserver la fonction, et maximiser le potentiel de guérison.
Après une chirurgie, le chirurgien prescrira des médicaments pour contrôler la douleur. Des cathéters seront également utilisés pour contrôler les symptômes d’incontinence.
En kinésithérapie (physiothérapie/kinésiologie/ergothérapie), des exercices de renforcement et d’équilibre permettront d’augmenter la force des membres inférieurs, ainsi que réduire le risque de chute.
Soulignons que les atteintes neurologiques et liés à l’appareil génital peuvent continuer de s’améliorer avec les années, même après une chirurgie.
Si la cause du syndrome de la queue de cheval provient d’une tumeur, il faudra envisager des traitements de chimiothérapie ou de radiations afin de traiter la source du problème.
Vivre avec le syndrome de la queue de cheval
Outre les symptômes physiques, il ne faut pas sous-estimer les conséquences psychologiques et sociales du syndrome de la queue de cheval (surtout lorsque les symptômes sont chroniques, ou si la chirurgie a laissé des séquelles).
Certes, les douleurs importantes peuvent empêcher la personne atteinte d’exercer son métier. Mais les problèmes d’incontinence urinaire limitent parfois les sorties et autres activités sociales, en plus de provoquer des infections urinaires à répétition. Quant aux dysfonctions sexuelles, celles-ci peuvent affecter la relation avec son/sa partenaire.
Pour ces raisons, il n’est pas rare d’observer de l’isolement et de la dépression chez les gens atteints du syndrome de la queue de cheval. Le support émotionnel est donc essentiel chez cette population, que ce soit par les proches ou par un professionnel de la santé mentale (psychologue, sexologue, travailleur social, kinésithérapeute spécialisé en rééducation périnéale, etc.).
Conclusion
Heureusement, le syndrome de la queue de cheval est une condition très rare. Mais il faut retenir qu’il s’agit d’une urgence médicale (et souvent chirurgicale) !
Si jamais vous ressentez un des symptômes mentionnés dans l’article, il est primordial de consulter un médecin dans les plus brefs délais. La rapidité à laquelle un traitement chirurgical a été établi va grandement affecter le pronostic de guérison.
S’il n’est pas pris en charge rapidement, un syndrome de la queue de cheval peut laisser des séquelles aussi graves que la paralysie des jambes, ou encore l’incontinence urinaire et fécale.
Bonne guérison!

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merci pour cet article
je ne sais pas si je dois être soulagée ou non.
je n’ai pu avoir de rdv avec le neurochirurgien que dans 2 mois.
mais le diagnostique est bien tombée à l’IRM, méningiome queue de cheval.
maintenant j’attends la suite
bonne journée à vous
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