Une approche active est la seule façon d’éliminer définitivement la douleur persistante. Pour qu’elle soit efficace, il importe que celle-ci soit basée sur un modèle d’intervention qui, lui, repose sur des principes, des concepts et des méthodes éprouvés scientifiquement et cliniquement.
Au cours des quelque 20 dernières années, un modèle d’intervention a émergé de notre compréhension de la recherche et de notre pratique clinique. Ce modèle se présente en trois phases : la préparation, le développement et le retour aux fonctions.
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Figure 1 : modèle d’intervention de l’Institut de kinésiologie du Québec en réadaptation en contexte de douleur chronique.
Même si l’exercice peut à prime abord paraître théorique, il est important de bien comprendre le modèle, car celui-ci est un point de repère autant pour les intervenants que pour les individus qui participent à la démarche.
Voici donc une brève description de la première phase du modèle, la phase de préparation.
Si je disposais de six heures pour abattre un arbre, je consacrerais les quatre premières heures à aiguiser ma hache.
Abraham Lincoln
1) Préparation
La façon d’élaborer la phase préparatoire est d’établir les bases sur lesquelles tout le reste du programme doit s’appuyer. Celle-ci comporte trois étapes.
1.1) Lien de confiance
C’est au début de cette phase que sera établi le lien de confiance entre le ou la professionnel-le et l’individu qui souffre. Point n’est besoin d’expliquer pourquoi il est si important qu’un lien de mutuelle confiance s’installe entre l’intervenant et la personne aux prises avec un problème de douleur persistante.
1.2) Éducation
Une fois le lien de confiance établi, l’intervention d’éducation sera déployée. Le fait de comprendre les mécanismes de la douleur persistante est essentiel et, dans certains cas, peut même être suffisant pour éradiquer la douleur !
Un exemple impressionnant : le Dr John Sarno, un physiatre américain maintenant à la retraite, à fait la manchette pendant longtemps aux États-Unis en obtenant auprès de ses patients un taux de succès de près de 90 % avec un traitement qui consistait en seule une présentation d’environ trois heures !
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1.3) Ajustement de la charge
La dernière étape de la phase 1 est l’ajustement de la charge. En science de l’exercice, la charge représente une quantité de mouvements. Un des problèmes fondamentaux en douleur persistante est la relation entre le mouvement et l’intensité de la douleur.
Trop peu de mouvements augmente la douleur (kinésiophobie) et une trop grande quantité d’activité physique (CPMD) augmente aussi la douleur.
Un programme d’exercices spécialisés visera à ajuster le rapport au mouvement et aura comme but premier d’éliminer la kinésiophobie ou le comportement de persistance malgré la douleur (CPMD).
Si le développement des capacités physiques est initié avant cette étape, le programme sera obligatoirement un échec.
Une fois la phase de préparation terminée, la phase de développement pourra être initiée.
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