Entraînement intense et problèmes cardiaques : danger potentiel ?

La fibrillation auriculaire (FA) est une arythmie qui touche de façon plus importante les hommes âgés de moins de 50 ans et les joggers qui s’entraînent de façon extrêmement intensive plus de 5 jours par semaine.

Lire la suite de l’article de Martin Juneau, cardiologue bien connu : cliquez ici

Par contre, contrairement à ce que le Dr Juneau allègue dans son article, l’écrit le plus connu sur les dangers potentiels de l’entraînement «extrême» n’est pas l’étude de Stanley Nattel, mais bien celui de James O’keefe : cliquez ici


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Après le junk food, voici maintenant le junk fitness.

On assiste de plus en plus à l’émergence de centres de conditionnement physique à rabais. Pour certains, c’est l’occasion de faire des économies. Par contre, cette tendance pourrait avoir des conséquences négatives que l’épargne de quelques dollars pourrait ne jamais compenser.

Ce phénomène m’interpelle parce que, au Québec, l’émergence de la kinésiologie est intimement liée à l’évolution des centres de conditionnement physique.

Les années 80

Ces années ont connu la progression spectaculaire du fitness : Olivia Newton John avec son bandeau et son “lets get physical“, la danse aérobie, les nouvelles machines Nautilus, la croissance fulgurante des suppléments alimentaires et la naissance de la “Sports Medicine“ aux États-Unis. Parallèlement, une multitude de centres de conditionnement physique et de sport poussaient partout.

Les gens se sont mis à l’entraînement, au racquetball, au tennis, et ce, un peu n’importe comment.

Et ce qui devait arriver arriva en mars 1991 : le décès d’un client dans une des succursales de la chaîne de centres de conditionnement physique la plus populaire au Québec. Un incident cardiaque fatal, alors que ce client s’entraînait. À la suite de son investigation, le coroner Réginald Roy avait recommandé la présence de professionnels dans ces centres, de façon à assurer la sécurité des participants. On avait alors réalisé qu’il était impératif de faire évaluer et encadrer les clients et clientes de ces centres par des professionnels de l’activité physique.

Naissance de la kinésiologie

La table était donc mise pour le début de la  professionnalisation du monde du conditionnement physique. En 1995, l’Université Laval instituait le premier baccalauréat en kinésiologie, et les autres universités québécoises ont emboîté le pas depuis.

Les kinésiologues sont maintenant présents partout : dans le réseau de la santé, dans les groupes de médecine familiale, en privé comme préparateurs physiques auprès d’athlètes de pointe, en recherche universitaire… C’est tant mieux, car au cours des 30 dernières années, la science a démontré qu’une bonne condition physique et un niveau d’activités physiques quotidiennes suffisant sont les piliers d’une bonne santé et de la longévité.

Retour vers les années 80

La tendance aujourd’hui semble s’orienter vers un retour aux années 80. De plus en plus, en effet, des centres de conditionnement physique à rabais sortent de l’ombre. Qui dit rabais dit diminution des services : pas de supervision professionnelle, des « circuits » d’entraînement de 30 minutes, des cours en groupe avec vidéos préenregistrées. Une différence notable cependant par rapport aux années 80 : ces centres sont maintenant équipés de douches auxquelles on peut accéder… en payant…

Les risques liés à l’exercice

Un programme de conditionnement physique n’est pas sans comporter certains risques. En effet, si le ou la bénéficiaire est sédentaire ou aux prises avec certaines affections médicales, il peut présenter certains dangers pour la santé. C’est pourquoi une partie de la formation universitaire d’un ou d’une kinésiologue est consacrée à l’établissement des risques à l’effort encourus par l’individu qui débute un processus de remise en forme.

Pour déterminer ce risque, il faut connaître la présence d’une maladie ou les probabilités que l’individu soit affecté par cette pathologie par rapport au type d’activité physique auquel ce même individu voudrait se soumettre. Si un risque est détecté par le ou la kinésiologue lors de l’évaluation initiale, un diagnostic de présence ou d’absence d’une affection médicale suspectée devra être posé. Or, c’est ici que la décision d’entreprendre ou non un programme d’exercices doit être prise par deux professionnels : le médecin spécialiste de la maladie et le ou la kinésiologue spécialiste de l’exercice.

C’est obligatoirement un travail d’équipe, car le kinésiologue n’a pas la formation pour confirmer la présence d’une maladie ; et le médecin n’a pas la formation pour élaborer un programme d’exercices sécuritaire.

Lorsque le duo médecin-kinésiologue décide que l’initiation d’un programme d’activités physiques est sécuritaire, il faut alors s’assurer que la participation au programme est, elle aussi, sécuritaire. Un programme mal conçu ou mal supervisé augmente les risques de blessures ou d’apparition de maladies non détectées lors de l’évaluation du duo médecin-kinésiologue .

Les risques les plus communs sont les lésions liées au système musculosquelettique (muscles, tendons, os et ligaments). On parle d’entorses, de blessures de surcharge (tendinopathie, bursalgie, etc.) ou, plus rarement, de fractures. Pour les personnes déjà aux prises avec une douleur chronique, un programme mal construit et sans encadrement professionnel peut conduire à l’aggravation du syndrome de  douleur persistante.

Finalement, dans certains cas relativement rares, un risque d’incident cardiaque pourrait être présent, même si l’évaluation médicale était favorable à la participation au programme. L’exécution d’un programme d’activités physiques dans un environnement où des professionnels (kinésiologues, physiothérapeutes, thérapeutes en réadaptation physique, ergothérapeutes) peuvent agir en situation d’urgence peut faire la différence entre une prise en charge efficace et un décès…

Risque le plus important

Mais le plus grand risque en conditionnement physique n’est pas une crise cardiaque, une blessure au dos ou une tendinopathie. Le plus grand risque est l’abandon. C’est le risque le plus important parce que la sédentarité et la nutrition sont les deux piliers fondamentaux d’un mode de vie sain. En plus de se soustraire à la pratique d’un programme d’exercices, une personne qui abandonne quitte un milieu où elle est justement exposée à de l’information sur les autres aspects d’un mode de vie sain : nutrition, gestion du stress, sommeil, etc.

Un(e) kinésiologue a comme première responsabilité de créer un environnement maximisant la motivation extrinsèque et intrinsèque (voir l’article sur la motivation à l’exercice) pour son client. L’élaboration de l’architecture du programme d’exercices est  importante, mais le système de motivation vient avant tout, parce que même le programme le mieux conçu est absolument inutile s’il n’est pas exécuté.

La moitié des gens qui initient un programme d’exercices physiques abandonnent dans les six premiers mois (dans le cas où ils sont encadrés par des professionnels de l’exercice, la proportion est beaucoup moindre), et si on leur demande pourquoi ils ont abandonné, la majorité de ces personnes vous répondront qu’elles n’avaient plus de motivation.

Élaborer un système favorisant la motivation est le rôle le plus important d’un professionnel de l’exercice. Encore un fois, même le meilleur programme est inutile si celui-ci n’est pas exécuté.

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Le principal risque pour la santé d’un programme d’exercices est que celui-ci ne soit pas exécuté.

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.Junk fitness

Est-ce que les adeptes de conditionnement physique vont continuer d’adhérer au concept de centre sans supervision ? Oui.

C’est inévitable. Et il y aura des décès, comme en 1991.

Est-ce que ce sera une mode temporaire ? Probablement pas.

Malgré les multiples campagnes de sensibilisation sur les dangers du tabac, environ 20 % de la population fume encore ; et nombreux sont ceux qui se nourrissent régulièrement de malbouffe.

Adhérer au junk fitness ? La décision vous appartient

Les 3 phases en gestion de la douleur chronique : le développement (2 de 3)

graph modele ikq LINLa deuxième phase d’un programme de réadaptation en contexte de douleur chronique est celle du développement. Il s’agit du développement des capacités physiques, des capacités fonctionnelles et des capacités psychologiques.

Kinésiophobie et diminution de la douleur

Cette phase est particulièrement importante si l’on se trouve en présence de kinésiophobie au début du programme, parce que le rehaussement de la condition physique contribuera à la diminution de l’intensité du signal douloureux durant les efforts physiques. En effet, la peur de bouger entraîne l’évitement des activités physiques et conduit au déconditionnement physique. Ce phénomène de « désentraînement » engendre  une augmentation de la douleur (cliquez ici pour comprendre pourquoi) et l’on se retrouve alors dans le fameux cercle vicieux décrit pour la première fois en 1995 par le chercheur néerlandais Johan Vlaeyen.

Un protocole d’exercices spécifiques mènera vers un rehaussement de la condition physique et permettra une diminution de l’intensité de la douleur en réduisant l’effort relatif des activités physiques de la vie quotidienne.

 

modèle de l'hypokinésie algogène

Figure 1 : modèle de l’hypokinésie algogène : la peur de bouger (kinésiophobie) entraîne un déconditionnement physique, ce qui hausse l’effort relatif pour les activités physiques de la vie quotidienne et augmente le niveau de douleur pour ces activités. Cette augmentation de la douleur entretient la peur et l’évitement des efforts physiques.

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Comportement de persistance malgré la douleur (CPMD)

Pour un individu présentant un comportement de persistance malgré la douleur (pour en savoir plus sur le comportement opposé à la kinésiophobie, cliquez ici), il s’agit surtout d’implanter le concept du point d’inflexion de la douleur (PID). C’est une méthode permettant de gérer un effort physique (continuer un effort ou le stopper) en fonction de l’intensité de la douleur.

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graph modele ikq FBFigure 2 : modèle d’intervention de l’Institut de kinésiologie du Québec en réadaptation en contexte de douleur chronique.

 

Le point d’inflexion de la douleur (PID)

La maîtrise du point d’inflexion permet un développement des capacités physiques et fonctionnelles en phase 2, mais elle permet également un ajustement des efforts lors du retour aux activités normales de la vie quotidienne.

 

Vidéo 1 : Application de la méthode du point d’inflexion de la douleur (PID) en réadaptation au travail. Le PID permet non seulement un ajustement de l’intensité de l’effort lors des exercices de réadaptation, mais aussi lors du programme de retour au travail thérapeutique (RTT) (cliquez ici pour d’autres vidéos).

Le point d’inflexion de la douleur est le concept le plus important de la phase 2. C’est le guide fondamental qui permet une hausse des capacités en évitant l’augmentation de la douleur.

Capacités physiques et capacités fonctionnelles

Une fois la kinésiophobie  éliminée et le comportement de persistance maîtrisé, la capacité physique sera d’abord développée pour progressivement mener vers le développement des capacités fonctionnelles.

La capacité physique et la capacité fonctionnelle sont deux concepts différents. Le premier a trait au potentiel de production d’énergie mécanique de l’organisme. Une bonne capacité physique brute est nécessaire à l’accomplissement des fonctions humaines.

Nécessaire,  oui, mais non suffisante.

D’autres éléments de nature biomécanique, neurologique, voire psychologique doivent être intégrés au programme de prise en charge interdisciplinaire pour obtenir un bon transfert. Le niveau de transfert est le rapport entre les gains obtenus sur le plan de la fonction que l’on veut améliorer et ceux obtenus lors de l’exercice. Plus les adaptations physiologiques induites par le programme d’exercices sont transformées en améliorations de la fonction, plus le niveau de transfert est grand. On peut alors parler de hausse de la capacité fonctionnelle.


La capacité fonctionnelle est l’aptitude à exécuter le plus efficacement possible les fonctions de la vie quotidienne.


Une fois les capacités fonctionnelles de la personne en développement, la phase de retour à l’activité pourra alors commencer.


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Principe # 1 pour réussir sa remise en forme

Débuter un programme de remise en forme est donc une très bonne idée. Par contre, les données statistiques montrent que très peu de gens intègrent le conditionnement physique à long terme. 50 % ont abandonné après 6 mois (figure 1).

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Figure 1 : plus de 50 % des gens abandonnent leur programme de conditionnement physique avant 6 mois
 

Heureusement la science et la pratique montre qu’il est possible de persévérer et d’intégrer avec succès un programme de conditionnement physique dans un horaire aussi chargé soit-il.

Au cours des prochains jours, je vous présenterai 5 stratégies éprouvées qui maximiseront votre motivation tout en évitant les écueils que vous rencontrerez au cours des premiers mois.

Principe 1 : adopter une approche systématique

Il faut que votre démarche de remise en forme soit basée sur un système. L’absence de système d’entraînement est ce qui cause le plus grand nombre d’abandon ; une approche basée sur l’intuition est l’assurance presque certaine d’un échec pour un ou une débutante.

Un plan écrit

Un système d’entraînement est un ensemble d’éléments rassemblés dans un plan consigné par écrit et qui vous guideront dans votre démarche. Ce plan vous obligera à être discipliné et à éviter les pièges des dérives qu’entraînent une approche trop intuitive.

De plus, votre plan comportera une ou des feuilles de route sur lesquelles vous consignerez vos actions et les mesures récoltées durant vos séances d’entraînement.

Le fait de documenter votre démarche la rendra tangible et augmentera vos chances de succès. Votre démarche deviendra officialisée, et vous serez à même de constater les progrès au jour le jour, ce qui constitue un renforcement puissant et augmente les chances de garder le nouveau comportement.

Donc, un programme de conditionnement physique basé sur un système expliqué dans un document écrit et dans lequel vous pourrez consigner le résultat de vos actions dans le but de matérialiser vos progrès, ce qui maximisera votre motivation extrinsèque.

 Voir principe # 2 : cliquez ici

Voir principe # 3 : cliquez ici

  • Partagez ce texte avec vos proches, surtout ceux qui veulent se remettre en forme !

L’être humain : conçu pour courir

La sélection naturelle, telle que définie par Charles Darwin au XIXe siècle, aurait avantagé l’homme par rapport aux autres grands singes en le dotant progressivement d’attributs lui permettant d’exceller à un autre mode de locomotion que la marche : la course d’endurance.

Deux chercheurs américains, Dennis Bramble et Daniel Lieberman, affirment qu’il y a environ deux millions d’années, l’espèce humaine aurait acquis sa supériorité sur les autres grands singes en s’adaptant positivement à la course à pied, la course de fond plus spécifiquement. Les autres grands singes étant incapables de courir sur de grandes distances, ce mode de locomotion supérieur lui aurait conféré un avantage certain sur ceux-ci en lui permettant un accès plus rapide aux carcasses d’animaux tués par les grands félins, prédateurs des savanes.

L’habitude prise par nos ancêtres de rompre les os des charognes et d’en absorber la moelle a constitué une condition nutritionnelle favorable à l’expansion du cerveau (Kahn, 2007). Ceci aurait donc favorisé le rehaussement des capacités mentales du genre Homo et aurait accéléré le développement de sa capacité à se servir de cet ultime avantage qu’il possède sur le reste du règne animal.

Bramble et Lieberman soutiennent leur hypothèse en démontrant que les vestiges des caractéristiques anatomiques essentielles à la course d’endurance ne sont présents que sur les fossiles d’hominidés du genre Homo. En effet, le squelette conserve des traces des contraintes imposées par les types de locomotion et il est donc possible de savoir par l’analyse d’un fossile si l’espèce en question utilisait la course à pied.
Les auteurs ont identifié 26 traits anatomiques spécifiques favorisant la course d’endurance. Par exemple, le ligament nucal : cette large bande de tissu conjonctif fibreux qui relie les vertèbres cervicales au crâne est une composante du système musculosquelettique indispensable pour stabiliser la tête lors de la course d’endurance. Les chimpanzés en sont dépourvus. Autre exemple qui nous prédispose à la course d’endurance : le ressort naturel qu’est le tendon d’Achille, très développé chez l’Homo sapiens comparativement à celui des autres primates.
En plus des caractéristiques anatomiques que les chercheurs ont pu identifier sur des fossiles, ceux-ci émettent l’hypothèse que d’autres particularités liées à la physiologie de l’homme l’avantagent à la course d’endurance. Par exemple, l’homme est le seul hominidé à posséder des glandes sudoripares qui lui permettent d’évacuer la chaleur produite par les muscles lors de l’effort.

La thèse de Bramble et Lieberman est un peu ironique dans le contexte des dernières années au cours desquelles des professionnels de la santé ont décrié la course à pied en alléguant ses effets délétères pour les articulations. Certaines personnes la qualifient même de « violente » pour l’organisme. En examinant l’ensemble des données, on peut se demander si la sédentarité ne serait pas la vraie violence que l’on inflige au corps ?

Bramble, D. Lieberman, D. (2004). Endurance running and the evolution of homo. Nature. Vol 432.           Kahn, A. (2007), L’homme ce roseau pensant. Nil éditions, Paris.


Autres textes :

Exercice et motivation

La moitié des gens qui initient un programme d’exercices physiques abandonnent dans les premier six mois, et si on leur demande pourquoi ils ont abandonné, la majorité de ces personnes vous répondront qu’elles n’avaient plus de motivation. On pense souvent, à tort, que la motivation est un trait de caractère inébranlable que l’on a ou que l’on n’a pas.
La réalité est tout autre : on peut agir sur le niveau de motivation d’une personne et même de façon très efficace !!
Il s’est fait beaucoup de recherches sur la motivation à participer à un programme d’exercices, et certaines grandes lignes sont dignes d’être retenues, surtout si celles-ci peuvent nous aider à maintenir notre pratique d’activité physique. En fait la motivation est le facteur influençant le plus l’adhésion à un programme de conditionnement physique et celle-ci peut être de type extrinsèque ou intrinsèque.

Motivation extrinsèque

Quand un individu initie un programme de conditionnement physique, la motivation est habituellement extrinsèque. La personne agit dans l’intention d’obtenir un bénéfice qui se trouve en dehors de l’activité même : par exemple, recevoir une récompense, éviter de se sentir coupable, obtenir la reconnaissance des autres, profiter d’un environnement qui n’a rien à voir avec l’activité comme telle (musique, beauté du paysage, rencontres agréables…). Autrement dit, ce type de motivation se développe par l’intermédiaire de renforcements extérieurs (Chevalier, R 2006). On parle alors d’observance, c’est à dire un nouveau comportement maintenu à court terme qui caractérise les premières semaines de l’exécution du programme d’exercices. Le comportement est « fragile » et l’encadrement professionnel doit être serré pour aider au transfert vers une motivation plus intrinsèque.

Motivation intrinsèque

Plus le temps avance et plus on assiste à un transfert vers une motivation qui est de plus en plus intrinsèque. Dans le cas de la motivation intrinsèque, la personne agit en vertu de l’intérêt et du plaisir qu’elle trouve dans la pratique d’une activité, sans attendre de récompense extrinsèque à l’activité ni chercher à éviter un quelconque sentiment de culpabilité. La personne est plutôt motivée par un désir de dépassement, d’accomplissement, de bien-être physique et mental ou de réalisation de soi. La motivation intrinsèque vient donc de l’intérieur de soi (Chevalier, R 2006). Ce type de motivation amène l’adhésion, c’est à dire un comportement de pratique de l’exercice à long terme. L’adhésion provenant de la motivation intrinsèque amène un comportement (la pratique régulière de l’exercice) beaucoup plus stable et plus résistant aux contraintes de l’environnement que l’observance.

motivation int extFigure 1 : les 2 composantes de la motivation à l’exercice ( Annesi, J. 1996, Dishman, R. 1988, Rejeski, 1988 )

Pour la suite de l’article et quelques idées pour un bon système de motivation à l’exercice, cliquez ici.

Os qui craquent : danger pour les articulations ?

Un bruit sec lorsqu’on redresse le dos, une épaule qui crépite ou des jointures que l’on fait craquer : usure prématurée, problème à venir ou tout simplement bizarrerie bénigne du système musculosquelettique ?

L’articulation

Pour comprendre il faut d’abord réaliser que ce phénomène se produit au sein d’une articulation. Une articulation se compose de deux os qui font contact au niveau de leurs cartilages, sorte de revêtement protecteur qui recouvre l’extrémité des os et permet à ceux-ci de glisser les uns sur les autres (figure 1). Une membrane synoviale entoure chacune de nos articulations et les cellules de cette membrane sécrètent un liquide : le liquide synovial. Ce liquide lubrifie le mécanisme et est essentiel à la nutrition de l’articulation. En effet, comme il n’y a pas de circulation sanguine à l’intérieur de la capsule articulaire, c’est le liquide synovial qui y assure le transport des nutriments. Sans liquide synovial, les chondroblastes qui maintiennent le cartilage en bon état, ne pourraient survivre et l’articulation dégénérerait rapidement.

Il faut aussi savoir que des gaz sont dissous dans ce liquide; on y retrouve de l’oxygène, de l’azote et principalement (80 %) du dioxyde de carbone (CO2).

articulation 04

Mécanisme du « pop »

Les bruits peuvent être d’origine « intra-articulaire », c’est à dire qu’ils proviennent de l’intérieur d’une articulation. Si on essaie d’étirer une articulation, une jointure du doigt par exemple, l’expansion de celle-ci est limitée par un certain nombre de facteurs. Un de ces facteurs est le volume du liquide synovial. Le liquide synovial ne peut pas prendre de l’expansion et laisser l’articulation se distendre à moins que les gaz qui y sont dissous ne reviennent à l’état gazeux. Si la force de traction sur l’articulation est assez grande (si l’on tire assez fort) la baisse de pression ainsi créée force les gaz à revenir à l’état gazeux (phénomène de « cavitation » i.e. formation de bulles de gaz dans le liquide synovial) augmentant ainsi le volume à l’intérieur de l’articulation d’environ 15 à 20 %.

Le « pop » que l’on entend provient du passage des gaz dissous vers l’état gazeux, et on ne peut faire « craquer » l’articulation jusqu’à ce que les gaz se soient à nouveau dissous dans le liquide synovial. En fait, si à ce moment l’on prend une radiographie, on peut voir les bulles de gaz à l’intérieur de l’articulation ! C’est un peu comme quand on ouvre une bouteille d’eau gazeuse. La boisson étant embouteillée sous haute pression le gaz carbonique dissous dans la boisson revient à l’état gazeux aussitôt que la pression sur le liquide baisse en ouvrant la bouteille, provoquant le «pop» et les fameuses  » bubulles  » !

Une autre source de « bruits » et de sensations de crépitement  provient du frottement des tendons et des ligaments. Les experts les nomment « craquements extra-articulaires » parce que justement leur origine ne provient pas de l’articulation elle-même. En effet, pour qu’un muscle puisse provoquer du mouvement, celui-ci doit obligatoirement traverser une articulation. Or, quand l’articulation bouge, le tendon (la bande de tissus conjonctifs qui relie le muscle à l’os) peut frotter sur d’autres structures, comme un autre tendon, un ligament (bande de tissus conjonctifs qui relie deux os), un muscle, ou une protubérance osseuse.

Quant à savoir si la manœuvre est dangereuse ou si elle peut endommager l’articulation, aucune preuve scientifique ne permet de le dire. Selon Raymond Brodeur , ergonome à l’Université Michigan State, il n’y a pas de relation entre l’habitude de se faire craquer les doigts et l’arthrose. Donc, en l’absence de douleur il faut retenir que ces bruits sont très rarement dangereux et ne sont que les conséquences du fonctionnement normal du système musculosquelettique. Le vieil adage « tant que ça craque, c’est que ça ne casse pas » était finalement bien fondé ! Vous avez appris quelque chose de nouveau ? ; si oui, tant mieux ; partagez l’article maintenant !

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